"Donner la vie sans risquer la mort"

« Donner la vie sans risquer la mort », c’est le rapport qu’Amnesty International a remis cette semaine sur la situation alarmante de la mortalité maternelle au Burkina Faso. En effet près de 2000 femmes décèderaient chaque année de complications de grossesse ou d’accouchement. 

Les causes décrites dans ce rapport sont le manque d’accès aux soins, et aux soins de qualité, la pauvreté (bien que normalement 80% des frais lié à l’accouchement sont pris en charge, et les transferts sont gratuits normalement), ainsi que les faits coutumiers (tel que les mutilations génitales).

Ce rapport me rappelle mon premier séjour au Burkina, à Kompienbiga. Dans le village, une femme nous avait beaucoup marqué, c’était l’accoucheuse traditionnelle. Femme très respectée dans la communauté, très écoutée, elle nous avait fait découvrir son lieu de travail. La salle d’accouchement est une petite salle qui ressemble plus à un couloir, la table en fer ou la femme se couche prend presque toute la place, il ne reste qu’un petit passage sur le côté. Elle ne disposait que de 3 boites de pansements (qu’elle stérilisait au feu), et bien sur pas d’électricité… Elle disait que la plupart des accouchements étaient regroupé sur quelques mois et que parfois les femmes se retrouvaient à plusieurs pour accoucher en même temps…

Arès avoir accouché, les femmes se reposent sur une natte dans une autre pièce. Et quelques heures après elles rentrent chez elles. La matrone, l’accoucheuse, passera les voir plusieurs fois, entre autres pour masser le bébé, sa tête.

Mais si jamais il y a une complication, le centre médical avec antenne chirurgical le plus proche se trouvait à 17 km. Et le petit dispensaire n’avait pas d’ambulance, donc le transport était à la charge des patients, moto, vélo ou bien en charrette à âne… !

Bref, le rapport souligne que même en ville on rencontre ce genre de cas. Si vous voulez connaitre ce rapport plus en détails, et lire les témoignages de famille de victimes cliquer sur ce lien ici…