Je ne pourrais pas trop vous dire en quoi ça consiste, car ça n’a pas pu
avoir lieu !
Revenons en arrière pour savoir pourquoi !
Le roi du Yatenga a 4 ministres, l’un est décédé il y a quelques temps, et il
faut donc le remplacer. Ce ministre s’appelle le Rassamb Naaba, ministre des captifs de sa Majesté Naaba Kiiba du Yatenga.
Selon les histoires que l’on m’a racontées, le prédécesseur de celui qui est
décédé, appartenait à la famille X. A sa mort, il voulut remercier quelqu’un (famille Y) qui avait été très bon pour lui, et lui avait demandé de prendre sa place à sa mort, mais qu’après son
règne à lui, la chefferie reviendrait à sa famille (X).
Et voilà donc, qu’à présent, le roi veut selon la tradition intronisé le
nouveau Rassamb Naaba et que deux familles s’opposent (X et Y vous l’aurez bien compris, car la famille Y ne veut pas rendre ce privilège à la famille X).
Donc Samedi dernier ce ne sont pas moins que les CRS et un détachement de la
police nationale qui sont venues prêtés mains fortes à la gendarmerie ici à Ouahigouya pour garder l’ordre public devant le palais royal…
Le premier ministre a aussi dépêché deux de ses ministres (issus de
Ouahigouya) afin de demander au roi de repousser l’intronisation afin que les esprits se calment.
Il en fut donc ainsi la cérémonie d’intronisation appelé cérémonie du don du
bonnet n’a donc pas eu lieu, et c’est une tension palpable qui règne autour du palais royal (les deux familles habitants en face, et tout près l’une de l’autre !)
"De toutes façons, il y aura un et un seul Rassamb Naaba
au royaume du Yatenga. Nous allons nous haïr, mais nous allons finir par nous entendre", a fait savoir un sage de 80 ans, membre de la famille royale. Un doyen du lignage est tout aussi optimiste
: "Si les choses se passent comme le veut la tradition, il ne devrait même pas y avoir de contestation. Mais au-delà de toutes nos querelles, je suis sûr que les uns et les autres vont revenir à
de meilleurs sentiments. Il faut dire que c’est dans quatre semaines que le nouveau ministre des captifs devrait être désigné et présenté à tout le royaume."
Cf article du journal Le pays