Nous sommes les premiers spectateurs du ballet des avions de ligne. Et pour cause l’aéroport international* de Ouaga se trouve en plein centre ville…

Et « comme de par hasard », notre quartier, et donc notre maison se trouve justement sur la ligne d’Air France, Air Burkina, Brussels Airlines (et d’autre encore vers l’Europe). Et comme l’aéroport est à quelques centaines de mètres de chez nous, ils passent déjà très bas au dessus de nous, avec les trains d’atterrissage sortis !

Quand un avion passe on ne s’entend plus parler, on entend plus la télé, ni une conversation au téléphone, en plus les chiens se mettent à hurler ; et en plus ça fait trembler la maison. Brrrrrrrr

Et cerise sur le gâteau, (cuisse de poulet sur le riz gras) tous les avions ont leurs arrivées et leur départ dans la soirée, ou la nuit… !

* Aéroport international qui donne pas trop envie en ce moment car il est entièrement en travaux, normalement jusqu’en décembre (depuis au moins 2008) ; réfection en attendant la construction du nouvel aéroport à une trentaine de km de Ouaga.

Je vous ai parlé de ma mission à Bobo, je vous ai même déjà parler de la MAS mais sans vous expliquer ce que c'était et à quoi ça servait!

La Maison des Associations de lutte contre le SIDA (MAS) a été crée en 2004 pour mettre en valeur les compétences des associations, pour apporte un appui technique et aider à la recherche de financement. En effet, un réseau d'association a plus de poids et de crédibilité face à des bailleurs de fonds tel que le Fond Mondial.

Elle regroupe 140 associations de prise en charge ou de prévention du VIH/SIDA, couvrant ainsi toute la région de Bobo (qui est composé de trois provinces et compte plus d'1 millions 200 personnes). Sur ces 140 associations, on compte 16 associations de prise en charge communataire (prise en charge psychosociale, nutritionnelle et médicale)

La présidente de cette structure est une femme très charismatique. Christine Kafando est très connue au Burkina, en 2001 elle affirmait son statut sérologique et posait avec Blaise Compaoré (photo dans album photo Bobo 2010 : affiche 'ça me concerne, et toi?'). Lors demon séjour, je l'ai aperçu pour le cadre de concertation de la MAS. Elle arborait un T-shirt 'VIH Positive', ça m'a marqué ; quand je repense au projet de OHG, et toutes les choses qu'on faisait pour que les bénéficiaires puissent être à l'abri de tous regards, et toutes les histoires qu'on a entendu pour que personnes ne sachent le statut de l'autre, ça me laisse rêveuse. J'espère qu'un jour, ça ne posera plus de problème de discrimination surtout au niveau familial.

Bref, la MAS coordonne l'ensemble des 140 associations membres, finance des activités par le biais de programme (ex : Sidaction), collecte des informations pour le PAMAC. Le Programme Appui au Monde Associatif et Communautaire (spé en VIH/SIDA, tuberculose, palu) a choisi la MAS comme structure relais dans la region du sud ouest en 2007. Le PAMAC finance beaucoup d'activités que ce soit des formations, des animations du matériel, des supports... La MAS est donc chargée de la bonne utilisation, du suivi des activités etc...

Pour gérer tous ça elle est composée de différents volets, entre autre :

- un volet de prévention : suit les activités de prévention, comptabilise les activités, suit les financements

- un volet de conseil dépistage volontaires : collecte les données de dépistages, bases de données statistiques etc...

- un volet palu : programme de distribution et de suivi de moustiquaires, distribuées aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans,

- un volet prise en charge communautaire : suit les 16 associations de prise en charge, collecte les données (nombre de personnes sous ARV, nombre de décès, nombre de personnes suivi etc...)

Je ne sais pas si c'est grâce à cette structure, mais su le terrain les associations se connaissent, se cotoient et se réfèrent des ppatients en fonction du public cible des associaitions, en fonction des distances du lieu d'habitation, en fonction du besoin de prise en charge. Certaines de ces associations font des permanences dans toutes les structures de santé de la ville, et orientent les personnes qui en ont besoin.

Belle organisation...

Il suffit de regarder le ciel en ce mois d'aout pour sentir que c'est la saison des pluies... LE reste de l'année on n'aperçoit jamais de nuages noirs, mais en ce moment, on cherche plutôt à savoir quand est-ce que ça va s'abbattre sur nos têtes. Et il vaut mieux être à l'abris.

Ces derniers temps, chaque jour de pluie on entend que tel village est innondé, que tel voie est coupé par l'effondrement d'un pont, que tel village est inaccesible.

Surement est-ce l'effet 1er septembre (je vous rappelle que l'année dernière Ouaga a subi une innondation jamais vu, entrainant bon nombre de disparition, de dégats, de sinistrés ; 300 min en quelques heures, moitié de la pluviométrie annuelle!), qui fais que chaque jour on note l'innondation de ce petit village ou d'un autre. Chaque année, le mois d'août est le mois où il pleut le plus, et chaque année il y a des innondations, peut être moins connue sur le plan national. Personnes n'osent en parler mais tous le monde redoute une nouvelle innondation de grande ampleur dans la capital...

A chaque pluie la tension est palpable ; Chacun cherche à rentrer le plus vite possible à la maison, près de sa famille, et regarder tomber la pluie (ya pas grand chose d'autre à faire d'ailleurs, car il est bien souvent impossible d'entendre la télé, tant la forte pluie fait un vacarme sur les toits de tôle!).

La pluie, tellement attendue toute l'année, permet à nourrir le pays, mais qui s'obstine à tout gâté... Tant attendue et tant redoutée!

Nous sommes à quelques jours du 1er septembre...

L'observance est un des points clés de la prise en charge du VIH. Le traitement ARV est un traitement lourd et le virus du VIH est très sournois.

La bonne observance du traitement est très importante car dans le cas contraire, le virus peut développer des résistantes aux molécules et on risque un échec thérapeutique qui peut entrainer le passage à un traitement plus lourd et plus onéreux.

Mais la bonne prise des médicaments n'est pas aisée dans certains cas :

- le manque de nourriture : en effet le traitement doit s'accompagner d'une alimentation suffisante pour être bien supporté. Et dans les cas ou on ne peut faire qu'un repas par jour, on ne prend bien souvent le traitement qu'une seule fois dans la journée... car le traitement "secoue" si on ne mange pas en meme temps!

- personnes non alphabétisées : le traitement ARV est une combinaison de trois médicaments au moins, et avec plusieurs prises par jour. Il faut donc pouvoir différencier les médicaments et pouvoir respecter les heures prévues!

Pour les personnes qui ont des difficultés à bien suivre leur traitement ou à le mettre en place, l'association REVS+ (Responsabilité Espoir Vie-Solidarité de façon positive) à Bobo Dioulasso a à disposition une maison d'observance. Cette maison permet de faire séjourner plusieurs personnes en difficulté face au traitement. Ici ils seront suivi par les conseillers et infirmiers de l'association, ils suivront des séances d'éducations thérapeutiques, pourront recevoir un soutien alimentaire et économique, recevront des conseils nutritionnels et d'hygiène. La durée maximum de séjour est de 21 jours.

La mise sous traitement ARV est une étape importante dans la vie positive, il faut qu'elle soit bien expliqué et il faut bien connaitre le patient, afin que le traitement soit choisi en fonction de la personne, en fonction de son âge, de son travail ou activité etc...

Le traitement ARV qui coutait en moyenne 1500F par mois est devenu gratuit depuis le 1er janvier 2010, il est disponible et a permis d'améliorer considérablement la vie des PV VIH.

Hier dimanche 15 aout! Jour de l'assomption de Marie, jour férié dans beaucoup de pays, et le Burkina en fait parti!

Ce qui me plait au Burkina c'est la politique lié aux jours fériés :

La loi n°019-2000 /AN du 27 juin 2000 fixe les fêtes légales au Burkina Faso, qui donnent droit à des jours fériés chômés et payés. En outre, l’article 4 de la même loi stipule que lorsqu’une fête légale tombe sur un dimanche au Burkina Faso, le lendemain est obligatoirement chômé et payé.

Voilà pourquoi aujourd'hui lundi je ne suis pas à mon poste de travail, mais peut être en train de faire la grasse mat' ou de me promener, ou de ne rien faire ou justement de bosser un peu quand même mais de la maison!!